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Les Afriques (2006-2010)

Depuis quelques années, Costa Lefkochir s’est attelé à une voie – une voix - parsemée autant d’embûches que de saines révélations. En s’attachant, d’abord, à quelques dessins d’enfants du Togo, en faisant, ensuite, le voyage de l’Afrique pour voir et savoir ce qui s’y tramait dans la solitude des petits villages non assourdis par les exploitations ravageuses et mensongères, il a vu, compris, encaissé, digéré et, désormais, rétrocédé ces vérités d’Afriques bien multiples que, vu d’ici, on juge en vrac en perdition et qui, tout au contraire mais encore faut-il qu’on veuille les aider à se recadrer, gardent en elles un potentiel créatif et vital d’une étonnante vivacité

Costa Lefkochir nous convie à partager sa vision d’une Afrique encline au retour aux sources. Il y a ses photos de regards

d’enfants. Il y a ses peintures et ses sculptures imprégnées de ses rencontres avec les Afriques et les Africains. Il y a ses installations, ses grandes pirogues évocatrices des dangers qui menacent ces Africains désorientés quand, fatigués de leur pauvreté, ils croient gagner un paradis ailleurs. Il y a ses bateaux, construits avec de la récupération. Il y a ses dalles d’écriture comme autant de messages de sages d’Afrique aux hommes du monde. Il y a, racontée sur de grands panneaux, son histoire en Afrique

 

Roger Pierre Turine (extrait  du livre « Les Afriques de Costa Lefkochir »)

La Galerie des Innocents (2009)

Regards (2007)

Afrique piétinée II (2008)

Si l'artiste remet au premier plan, dans le cadre global de son travail, cette figuration évidente alors qu'il l'a presque toujours voulue suggestive, distante des choses trop nommées et des êtres singularisés, c'est qu'il entend prôner la primauté de la vie dans un monde qui semble souvent la sacrifier. 

Dans le regard des enfants, dans la blancheur lumineuse, dans l'abyssale noirceur, au-delà des émotions ressenties et des sentiments touchant les cordes les plus sensibles, c'est du présent et de l'avenir des êtres humains qu'il parle. 


Claude Lorent, "Le regard en valeur humaine"
La Libre Belgique - novembre 2006 (extrait) 

L'Afrique Piétinée (1990)

En 1990, Costa Lefkochir reçoit de René van Gerdinge, directeur de l’Agence Mondiale d’Information, un article intitulé « L’Afrique piétinée ». Il sera à l’origine d’un nouveau cycle de peintures : L’Afrique piétinée et l’Opéra du feu. 

Extrait de l’article 
Un continent qui meurt, un continent naufragé et le monde continue de se taire comme si simplement une lagune avec ses crocodiles s’enfonçait dans la nuit. Un continent avec ses centaines de millions d'hommes et de femmes, l'Afrique, avec ses centaines de millions d'enfants, est en train de plonger dans le chaos, submergé par la détresse, par la famine, par l’avidité conjuguée de ses dirigeants impuissants liés aux négociants d’armes des pays riches et nous laisserions faire, comme si cette partie du monde ne nous concernait pas … 
René van Gerdinge (1990)  

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