Arthur Grosemans m'est très cher. D'abord, il y a
l'homme : un contemplatif qui a eu son lot de
souffrances. Avec lui, peu de discours, mais une
sagesse profonde, et un réel amour des paysages et des
humains. Lorsque je l'ai rencontré, mes recherches
picturales étaient proches des siennes et je pense
qu'il avait une attention particulière pour ce que je
faisais. Mais comment parler de la beauté et de la
justesse du travail d'Arthur ? Il faut imaginer un
homme étonné et émerveillé d'être vivant dans le
paysage qu'il a sous les yeux, et qui répond à cette
réalité en peignant des épures, qu'on peut qualifier
de "paysages intérieurs". Par ses compositions
réduites à l'essentiel, il parvient à installer un
espace, son espace, dont je ne me lasse pas, car j'y
trouve à la fois l'équilibre, le mouvement des forces,
les modulations infinies des matières et des couleurs.